الأحد، 5 ديسمبر 2010

Said MEKBEL

 

Said MEKBEL

 

 


Saïd MEKBEL est né à Béjaïa le 25 mars 1940, ses études l´ont conduit en France pour se terminer à l´indépendance de l´Algérie. Il reprendra des études d´ingénieur en physique à l´âge de 29 ans à l´ENITA, et poursuivra par une thèse de docteur - ingénieur en mécanique des fluides. C´est peut - être ce parcours atypique qui lui a permis d´être aussi constant dans l´écriture. Ce sont Tchékov, Jules Renard, Escarpit, Maupassant et bien d´autres qui l´ont inspiré pour aller vers les nouvelles et les billets. Raconter en quelques lignes un fait divers, une situation était pour lui un défi, défi qui lui coûtera la vie. Au delà de l´hommage à la mémoire de l´homme et du journaliste, évident pour l´esprit libre, il s´agit également de préserver le patrimoine journalistique mais littéraire et culturel. Ces billets célèbres (Mesmar J´ha) apportaient chaque matin une note d´humeur insatiable aux milliers d´algériens accompagnés d´un café serré et d´une cigarette « Afras ».
Décés de Said Mekbel
Saïd a été assassiné le 3 décembre 1994 dans un petit restaurant situé non loin du journal Le Matin où il était directeur de publication Saïd Mekbel, directeur du « Matin », assassiné Correspondance particulière. IL était midi, samedi, quand Saïd Mekbel, directeur de la publication du « Matin » et billettiste de ce quotidien, a été assassiné à bout portant par des terroristes. Saïd Mekbel était attablé en compagnie d´une jeune collègue dans une pizzeria se situant à moins de 30 mètres des locaux du journal « le Matin ». Il n´a pas vu arriver les deux tueurs qui ont tiré deux balles. L´une l´a touché en pleine tête.
Transporté à l´hôpital, Saïd Mekbel a plongé dans un profond coma. Il a succombé à ses blessures. Ce fut un choc terrible. D´abord pour la rédaction du « Matin », puis pour l´ensemble de la presse algérienne. La rédaction du « Matin », une fois la douleur surmontée, a réagi dans l´après-midi. Le quotidien doit continuer sa route. Durant toute la matinée, les confrères, des personnalités de la mouvance démocratique se sont déplacées, d´autres téléphonaient à la rédaction.
Saïd Mekbel, c´était El Ghoul (l´ogre) dans « Alger républicain », jusqu´en 1965, date à partir de laquelle ce quotidien fut interdit. Puis ce fut de nouveau El Ghoul lorsqu´« Alger républicain » est reparu en 1990. Et, à partir de 1991, est devenu Mesmar J´ha (le clou de J´ha) dans le quotidien « le Matin », qu´il contribua à lancer avec une jeune équipe de journalistes issue d´« Alger républicain ». Comme la plupart des journalistes du « Matin », Saïd Mekbel a été un militant actif de l´ex-PAGS. C´était un billettiste de talent, à l´humour corrosif, au verbe moqueur... A travers ses billets satiriques, il épinglait toute la classe politique, y compris le président Zéroual et les généraux de l´armée. Et le petit peuple, à travers le personnage de « l´ami Boussaid », prenait sa revanche sur les grands de ce pays. Mesmar J´ha était un empêcheur de tourner en rond. Il détenait le record de la presse algérienne en matière de citations à comparaître : quinze citations et plusieurs condamnations, dont quelques-unes émanant des militaires ou du FLN. Un billet prémonitoire L´assassinat de Saïd Mekbel a fait la « une » des médias algériens, toutes tendances confondues. La télévision algérienne lui a consacré près de cinq minutes. Son dernier billet (voir ci-contre) paru dans l´édition du « Matin » de samedi était prémonitoire. L´ensemble de la presse l´a reproduit dans ses éditions d´hier en hommage au billettiste de talent qu´il était. Saïd Mekbel sera enterré dans sa région natale, à Bougie, dans la petite Kabylie, une région qu´il aimait tant. HASSANE ZERROUKY Article paru dans l’édition du 5 décembre 1994. l’humanité
DERNIER BILLET DE SAID MEKBEL :
CE VOLEUR
Ce voleur qui, clans la nuit, rase les murs pour rentrer chez lui, c’est lui. Ce père qui recommande à ses enfants de ne-pas dire dehors le méchant métier qu’il fait, c’est lui. Ce mauvais citoyen qui traîne au palais de justice, attendant de passer devant les juges, c’est lui. Cet individu, pris dans une rafle de quartier et qu’un coup de crosse propulse au fond du camion, c’est lui. C’est lui qui, le matin, quitte sa maison sans être sûr d’arriver à son travail et lui qui quitte, le soir, son travail sans être sûr d’arriver à sa maison. Ce vagabond qui ne sait plus chez qui passer la nuit, c’est lui. C’est lui qu’on menace dans les secrets d’un cabinet officiel, le témoin qui doit ravaler ce qu’il sait, ce citoyen nu et désemparé... Cet homme qui fait le voeu de ne pas mourir égorgé, c’est lui. C’est lui qui ne sait rien faire de ses mains, rien d’autres que ses petits écrits. Lui qui espère contre tout parce que, n’est-ce pas, les rosés poussent bien sur les tas de fumier. Lui qui est tout cela et qui est seulement journaliste. Saïd Mekbel, journaliste du « Matin » d’Alger, assassiné en 1994, le jour de la parution de ce billet ce voleur qui..

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